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Page:Parigot - Alexandre Dumas père, 1902.djvu/122

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ALEXANDRE DUMAS PÈRE.

voies ferrées, échapper à quelque catastrophe. En effet, le mari se met à aimer sa femme ; et le chevalier tue un capitaine pour se dégourdir. Que voilà, pour finir, deux sinistres douloureux !

La vérité des caractères est à l’avenant. Car vous entendez qu’il s’agit de caractères en une comédie d’analyse. Ils évoluent avec désinvolture, et n’y font point trop de façons. Le comte de Candale se croit un roué parfait, pour avoir donné un petit abbé à sa femme. Mais qu’il découvre l’inclination du chevalier, ce fanfaron de vice glisse dans l’odieux. Il oublie trop que le tact est inséparable de l’élégance. La marquise et ses livrées le relancent jusque chez lui. C’est proprement le « désordre en famille ». Nous retrouvons en déshabillé notre Dumas, qui est un tempérament, mais non pas un caractère. Il se sert cyniquement du chevalier comme d’un factotum. « Puisque ma maison est devenue la tienne, alors, mon cher, fais mon ménage. » Telle est la suprême élégance de ce Richelieu de la bohème. Il dénonce un ami à la police, tout comme la de Prie, qui est une femme, presque une fille. Pour avoir déjà servi, le trait n’en est pas de haut goût. Il a tout l’air, enfin, d’un mari qui s’accommoderait de jouer le rôle du plus heureux des trois. Faut-il nous étonner que l’auteur de Désordre et Génie ait ainsi entendu l’aimable xviiie siècle ? Et quant au chevalier de la triste figure, Dumas ne l’a pas davantage épargné. Éploré à l’acte I, il ment, et calomnie au IIe. Sans doute, pour revenir au comte il fallait que la comtesse sentît le ridicule du personnage. Mais, en vérité, c’est un gourdin qu’il faut prendre pour