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Page:Parigot - Le Drame d’Alexandre Dumas, 1899.djvu/208

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LE DRAME D’ALEXANDRE DUMAS.

Puis aux quatre vers qui s’adressent au père Lebel, Christine ajoutait :

Avez-vous tout dit ?

Et Monaldeschi de répondre :

Non, madame, pas encore[1].


Cet hémistiche malencontreux, qui trahissait le vide de cette scène déclamatoire, a été modifié tant bien que mal :

Je n’ai pas tout dit ! Non, madame ! Oh ! pas encore !


Il y avait d’autres indices du bavardage de ce drame tragique. Lorsque Sentinelli vient se saisir de Monaldeschi pour le mener à la mort, celui-ci réclame un répit pour écrire à sa mère. Le mot : mère contient à peu près autant d’émotions et de larmes à l’époque romantique que le vocable : nature au temps de La Chaussée. Je cite le texte du manuscrit :

C’est juste et d’un bon fils.
— Quelle douleur amère,
Alors qu’elle saura que, loin d’elle puni.
Son fils sans la revoir est mort !
As-tu fini ?[2]


À la fin de la scène vi, un couplet a été amélioré, qui bravait le ridicule ; voici comment s’exprimait cette reine éperdue :

Si je reviens m’asseoir reine au milieu des rois,
J’ai bien peur de chercher parfois d’un œil avide
La place où vous étiez, et la retrouvant vide
De soupirer ; alors je vous rappellerai[3].

  1. Manuscrit original. Cf. Christine, V, sc. vi, p. 285, vers 25.
  2. Manuscrit original. Cf. Christine, V, sc. iv, p. 281, vers 19. Dans la brochure : « Est-ce fini ? »
  3. Manuscrit original. Cf. Christine, V, sc. vi, p. 287, vers 18 sqq.

    Si je reviens m’asseoir reine au milieu des rois.
    Parmi ces courtisans empressés sur ma trace.
    Mon œil avidement cherchera votre place,
    Et la première alors je vous rappellerai.