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Page:Parigot - Le Drame d’Alexandre Dumas, 1899.djvu/259

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DRAMES HISTORIQUES.

III

LE ROMAN DANS LES DRAMES HISTORIQUES.

Le Chevalier de Maison-Rouge.

Deux choses sont à considérer dans le roman romanesque : une suite d’événements fictifs, et les passions qui s’y mêlent, « la part de l’imagination et celle du cœur», selon le mot de Dumas.

Pour la première l’histoire est obligeante. De ce que les critiques ont inventé une contrariété entre le roman et le théâtre, il ne faut pas trop croire de léger qu’elle existe. « Je commence, dit notre Dumas, par combiner une fable ; je tâche de la faire romanesque, tendre, dramatique,… je cherche dans l’histoire un cadre où la mettre, et jamais il ne m’est arrivé que l’histoire ne m’ait fourni ce cadre, si exact et si bien approprié au sujet, qu’il semble que ce soit, non le cadre qui ait été fait pour le tableau, mais le tableau pour le cadre[1]. » La raison en est simple, encore qu’elle heurte l’opinion commune. L’imagination des dramatistes est toujours au-dessous de la réalité. Loin de l’exagérer, elle n’y atteint pas, elle n’y saurait atteindre. L’intrigue, au milieu de laquelle les personnages se démènent, est un arrangement logique, c’est-à-dire une atténuation du vrai de la vie ou de l’histoire. C’en est le roman nécessaire.

Le 3 août 1847, Dumas donnait au Théâtre-Historique le Chevalier de Maison-Rouge[2]. Complots, déguisement, péripéties provoquent, à cette heure, les dédains

  1. Le Testament de M. de Chauvelin, ch. i, p. 8.
  2. Que Dumas appelle ailleurs les Girondins à cause du banquet de la fin. Voir le Drame de 93, t. III, ch. lv, p. 154.