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Page:Parigot - Le Drame d’Alexandre Dumas, 1899.djvu/327

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ANTONY.

demanda en mariage, au lieu de s’offrir lui-même à notre père, qui l’aimait, jeune, riche, et, pardonne, aimé de toi aussi…



Adèle. — ……Et, s’il est parti, c’est qu’il y avait sans doute, pour qu’il restât, des obstacles qu’une volonté d’homme ne pouvait surmonter.

Clara. — Te les a-t-il fait connaître ?

Adèle. — Non, mais ils existaient… Ce n’est pas une âme comme celle d’Antony, qui se laisse abattre par quelques difficultés
 

Adèle. — préoccupée. — Tu le recevras, toi, Clara. Tu lui diras que j’ai conservé pour lui tous les sentiments d’une amie, que, si le colonel d’Hervey était ici, il se ferait un plaisir de le recevoir… mais qu’en son absence, comme on sait qu’il m’a aimée, pour moi… je le supplie de ne pas essayer de me revoir…



le colonel d’Hervey te demanda en mariage, lorsqu’il pouvait s’offrir à notre père, qui lui rendait justice (cf. II, sc. iii, p. 178 et II, sc. v, p. 186). Jeune, paraissant riche (cf. ibid., p. 186, et IV, sc. iii, p. 206), aimé de toi ?

Adèle. — … Et, s’il est parti, c’est qu’il y avait sans doute, pour qu’il restât, des obstacles qu’une volonté humaine ne pouvait surmonter… Oh ! si tu l’avais suivi, comme moi, au milieu du monde, où il semblait étranger, parce qu’il lui était supérieur ; si tu l’avais vu triste et sévère au milieu de ces jeunes fous, élégants et nuls,… si au milieu des regards qui, le soir, nous entourent, joyeux et pétillants,… tu avais vu ses yeux constamment arrêtés sur toi, fixes et sombres, tu aurais deviné que l’amour qu’ils exprimaient ne se laissait pas abattre par quelques difficultés…

Adèle. — …Tu le recevras, toi, Clara : tu lui diras que j’ai conservé pour lui tous les sentiments d’une amie… que si le colonel d’Hervey était ici, il se ferait comme moi un vrai plaisir

de le recevoir ; mais qu’en l’absence de mon mari, pour moi, ou plutôt pour le monde…. Cf. I, sc. vi, p. 173. « Oh ! dites : pour le monde. Madame. » Cf. II, sc. v, p. 185, et surtout IV, sc. vi et vii, pp. 212 et 213 sqq : « Un mot qui tue ! » et encore toute la scène : « C’est sa maîtresse », IV, sc. viii, pp. 215 sqq.

Ce soin de préparer le scandale du IV domine manifestement toutes les corrections du I. Pour le III, Dumas est sûr de lui ; c’est un coup de force : il y excelle.