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Page:Parigot - Le Drame d’Alexandre Dumas, 1899.djvu/360

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CHAPITRE X

LES SUITES D’« ANTONY ».


I

« RICHARD DARLINGTON. »

Dumas, qui n’a pas fait un autre Henri III, n’a pas davantage retrouvé l’intuition d’Antony. Mais il a poussé son inspiration à bout ; il a épuisé la matière de son œuvre. Antony, dont les aptitudes étaient universelles, s’est successivement tourné de tous les côtés où il avait chance de faire brèche ; il s’est orienté vers la politique, les arts, et notamment celui de se tirer d’affaire. Richard, Kean, d’Alvimar sont trois avatars d’Antony, trois suites du même drame, fécondes pour le développement du théâtre social. Alors que l’esprit français glorifie l’individu et la passion magnifique, Dumas, qui est le plus turbulent exemplaire de son époque, s’avise confusément qu’il y a du parvenu là-dessous. Son imagination débridée pousse jusqu’aux extrêmes confins où l’homme d’action, imbu de Rousseau et né sous le premier Empire, se heurte non pas seulement au monde et à ses préjugés, mais déjà à la caste bourgeoise et à ses idées positives qu’on voit