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Page:Parigot - Le Drame d’Alexandre Dumas, 1899.djvu/85

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INFLUENCES ANGLAISES.

flingem[1]. Toute la jolie scène entre madame de Cossé et le petit page est simplement traduite de Scott, qui l’avait esquissée avec esprit : « Elle parla ainsi du ton que prend une beauté moderne, dont les charmes commencent à être sur le retour, quand on l’entend se plaindre du peu de politesse du siècle[2]  ». Dumas a trouvé là son bien et il l’a pris. Mais, comme il est moins moral que son modèle, madame de Cossé admire avec plus d’ardeur la beauté masculine ; et si ses souvenirs lui disent que la jeunesse dégénère, je ne sais quels désirs le lui insinuent aussi. Faut-il répéter, après Dumas, qu’Yaqoub de Charles VII est le Maugrabin de Quentin Durward et indiquer les passages qu’il a lui-même cités dans ses Mémoires[3] ? J’aime mieux noter que par delà Walter Scott, il remonte à la source même, c’est-à-dire à la Conjuration de Fiesque, que nous savons qu’il connaît bien.

Quand Scott est d’après Schiller, Dumas devient perplexe ; et il prend le parti de les imiter tous les deux[4]. Ici même, il fond Hassan et Hayraddin en un

  1. Henri III et sa Cour, III, sc. i, p. 103. Cf. Quentin Durward, ch. xv, p. 203.
  2. Henri III et sa Cour, III, sc. i, pp. 102-103. Cf. Quentin Durward, ch. xviii, p. 230.
  3. Mes mémoires, t. VIII, ccvii, pp. 204-205.
  4. On trouvera le portrait de Hayraddin Maugrabin dans Quentin Durward, ch. xvi, pp. 205 sqq., et sa mort, ch. xxxiv, pp. 421 sqq. Outre le passage cité par Dumas : « d’être rendu aux éléments… Ma croyance, mon désir, mon espoir, c’est que le composé mystérieux de mon corps se fondra dans la masse générale », on trouvera, ibid., p. 208, le germe du rôle d’Yaqoub : « Misérable ! s’écria Quentin ; osas-tu bien assassiner ton bienfaiteur ? — Qu’avais-je besoin de ses bienfaits ? Le jeune Zingaro n’était pas un chien domestique habitué à lécher la main de son maître et à ramper sous ses coups pour en obtenir un morceau de pain. C’était le jeune loup mis à la chaîne, qui la rompait à la première occasion, déchirait son maître, et retournait dans ses forêts. » On remarquera, en passant, que Blaze de Bury