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Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 4.djvu/317

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la tour douloureuse.

amant. « En vérité, s’écrie la demoiselle émerveillée, vous n’êtes pas un homme. — Et que suis-je à vos yeux, demoiselle ? — Un fantôme ! » Lancelot rit et demande ce qu’ils peuvent encore faire pour ces deux corps. « Nous allons passer devant leur ancien château ; nous donnerons la nouvelle ; on viendra les prendre et on leur accordera la sépulture chrétienne. »

Ce que la demoiselle avait prévu ne manqua pas d’arriver. Lancelot ne s’arrêta pas à recevoir les remercîments des gens du château, il poursuivit son chemin ; et quand ils furent assez près de la Tour douloureuse, ils retrouvèrent le duc de Clarence, messire Yvain et tous les chevaliers nouvellement sortis du Val sans retour. Le valet de Blancastel avait rejoint le duc et venait de leur apprendre que Karadoc était sorti de son château avec deux cents chevaliers et dix mille sergents, pour attendre le roi Artus dans une gorge de la forêt qu’on appelait le Pas félon. « La Tour, ajouta le valet, ne contenait plus qu’un petit nombre de défenseurs et pouvait être aisément conquise. » Les voilà dans l’incertitude de ce qu’ils avaient de mieux à faire. Suivront-ils les traces de Karadoc, ou profiteront-ils de son éloignement pour attaquer la Tour douloureuse ? Messire Yvain et Galeschin se déci-