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Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 4.djvu/318

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lancelot du lac.

dèrent à tenter la prise du château, d’autant mieux qu’ils auraient cru se parjurer en s’écartant volontairement de la quête entreprise. Mais Lancelot pensa qu’en l’absence de Karadoc il y aurait trop peu d’honneur, à surprendre sa maison. « Messire Gauvain, ajouta-t-il, qui a tant de prouesse, ne voudrait pas devoir sa délivrance aux moyens que Karadoc emploie contre ses victimes. Mieux vaut tenter de joindre le ravisseur, puisque nous porterons en même temps secours à monseigneur le roi. » Le duc d’Estrans, Aiglin des Vaux et leurs compagnons suivirent Lancelot et laissèrent Galeschin et messire Yvain tenter l’attaque de la Tour douloureuse. Disons d’abord quel fut le succès de leur entreprise.

Quand ils arrivèrent devant le premier bail[1] en avant de la porte principale, ils y trouvèrent un nain qui tenait en main une épée sanglante. « Seigneurs, leur dit-il, voulez-vous entrer ici ? — Oui. — Ne vous pressez pas : vous ne pouvez passer ensemble, mais pendant que l’un avancera, l’autre attendra pour le rejoindre des nouvelles de son compagnon. La coutume oblige le premier à combattre seul dix chevaliers ; qui de vous tentera l’épreuve ? » Les deux amis commen-

  1. Clôture de palissades.