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Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 4.djvu/320

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lancelot du lac.

« — Chevalier, répond messire Yvain, je ne suis pas venu jusqu’ici pour refuser de tenter l’aventure. »

Pendant que les chevaliers se disposent à le bien recevoir, il recule de quelques pas et, les yeux levés au ciel, prie Notre-Seigneur d’avoir merci de son âme ; car pour le corps, il en a fait le sacrifice. Il recommande à Dieu le roi, la reine et messire Gauvain qu’il ne compte plus revoir. Puis, le glaive sous l’aisselle, il broche des éperons vers les dix chevaliers. Tous font tomber sur lui leurs glaives et l’obligent à ployer l’échine en arrière : alors ils détachent l’écu de son cou ; mais le bon cheval qu’il avait conquis en délivrant Sagremor passe outre et l’emporte jusqu’au milieu de la cour, sans qu’il ait quitté les arçons.

Tout surpris de n’être pas tué, mess. Yvain reprend espoir, met la main à l’épée, revient sur les chevaliers et fait de merveilleuses armes. Mais la lutte était trop inégale : à force de le cribler de coups, les dix chevaliers l’abattent, le lient et le ramènent au milieu de la place ou l’on immolait les vaincus. Alors parut la demoiselle qui avait si bien adouci les ennuis de messire Gauvain : elle fait entendre aux chevaliers que mieux valait retenir prisonnier ce chevalier qu’elle savait de la maison d’Artus. Ils écoutent ce qu’elle dit et conduisent messire