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Page:Paul Bourget – L’étape.djvu/149

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L’UNION TOLSTOÏ

deux chambres à coucher, meublées en cellules et où se tenaient les deux résidents de semaine, avec d’autres pièces qualifiées de chambres de consultations. Des étudiants en droit venaient, à certains jours, s’y mettre à la disposition de leurs camarades ; à d’autres, des étudiants en médecine ; à d’autres, des philosophes et des littérateurs. L’appartement du dessous se composait, outre l’antichambre, d’une vaste salle, qui avait dû être aménagée, dans ce quartier pauvre, pour servir d’atelier à quelque petite industrie. Crémieu-Dax en avait fait la salle des conférences et des assemblées générales. Deux autres pièces, plus petites, étaient utilisées, l’une pour la bibliothèque, l’autre pour les réunions du comité. Le mobilier était en bois blanc et d’une simplicité presque grossière. Le seul luxe consistait dans une suite de grandes photographies, pendues partout sur les murs passés à la chaux. Elles reproduisaient des tableaux de maîtres. Rembrandt était représenté dans cette série par sa Leçon d’anatomie, sa Ronde de nuit et ses Syndics ; Rubens par Hélène Fourment et la Bataille du Thermodon ; Raphaël par l’Incendie du Bourg, le Parnasse et l’École d’Athènes ; Léonard par la Joconde et quelques portraits ; Mantegna par la Famille des Gonzague et son Parnasse ; Botticelli par le Printemps, la Naissance de Vénus et le Centaure ; Vélasquez par les Lances et les Fileuses. La vaste culture cosmopolite de Crémieu-Dax, qui, depuis des années, avait employé ses vacances a étudier les musées d’Europe, se reconnaissait au