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Page:Paul Bourget – L’étape.djvu/178

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L’ÉTAPE

celle de maintenir son caractère à notre fondation, me déterminent à voter, quelle que soit ma répugnance à l’égard des idées de M. Chanut, pour sa conférence… Cela fait quatre voix contre trois. Mais procédons au tour définitif par oui ou par non, à moins que quelqu’un n’ait d’autres observations à présenter… »

Comme il arrive dans les discussions vives entre plusieurs personnes, quand l’une d’elles s’est laissée emporter à une parole par trop forte, un apaisement consterné avait succédé à l’excitation de tout à l’heure. Chacun des membres du comité de l’Union, — ah ! le nom était bien choisi ! — avait hâte de clore un incident dont pouvait dépendre, ils le sentaient, l’avenir de leur œuvre. Plus l’évidente impossibilité de faire vivre cette création contre nature s’imposait à eux, plus ils y tenaient avec une passion égale, quoique avec des vues si différentes sur la ligne où l’engager. La proposition de Rumesnil fut donc acceptée aussitôt, les « oui » et les « non » recueillis sans autre explication, et le jeune noble clôtura la séance :

— « Je vais prévenir M. Chanut et lui demander de fixer lui-même le jour de sa conférence. Il avait proposé la semaine qui vient. Nous n’avons comme soirée libre que le mercredi 7, — toutes les autres sont déjà prises… Cette date convient-elle au comité ?… Que ceux qui en désirent une autre lèvent la main… Personne n’y voit