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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/11

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préface

du soir, avec les Coudreau, les Binger, les de Brazza, les Dybowski et bien d’autres, les horizons lointains et les mœurs des contrées aussi vierges que mystérieuses de l’Afrique ou de l’Amérique du Sud.

À force d’écrire dans la presse sur les voyages de mes vaillants camarades.

À force de rendre aussi fidèlement que possible, dans mes conférences, les impressions de leurs périlleuses pérégrinations et de vulgariser surtout les résultats obtenus au point de vue commercial pour l’avenir et la grandeur de la Mère-Patrie, j’ai fini, un beau jour, par me sentir empoigné moi-même, je me suis senti dévoré par cette soif inextinguible de l’inconnu, par le désir ardent de servir utilement mon pays et je me suis dit :

— Pourquoi ne serais-je pas, moi aussi, explorateur ? Du reste, fidèle à la méthode célèbre de Victor Hugo, dans explorateur, je trouvais orateur aussi en ma qualité de conférencier, il me semblait que j’étais autorisé à me considérer comme un prédestiné à l’exploration.

Bientôt ce fut un cauchemar, une idée fixe, une obsession ; il n’y avait pas à résister, il fallait à tout prix que j’explore quelque chose, mais quoi ?

Là commençait la difficulté. J’en touchai deux mots aux ministres d’alors, j’avais des projets plein la tête. Ces sujets purement commerciaux,