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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/123

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L’ÉGLISE SAINT-ROCH

Saint-Roch, comme l’on sait, se trouve rue Saint-Honoré, au coin de la rue Saint-Roch ; eh bien, là comme à Saint-Eustache, l’église, le curé ou la fabrique, peu importe, se sont emparé d’immeubles appartenant à la Ville ou à l’État et s’en font tranquillement de fortes rentes. Procédons par ordre : c’est d’abord, en partant de la rue Saint-Honoré, à l’entrée, une petite maison adossée à l’église, portant le no 18, louée à un coiffeur, puis viennent un cordonnier et un charbonnier, puis un savetier dans une échoppe et puis, au no 20, un marchand de vins, un horloger, un marchand de meubles et d’antiquités et une blanchisseuse.

Toutes ces maisons, avec leurs boutiques, sont louées fort cher par M. le curé de Saint-Roch à des commerçants qui doivent payer leur loyer rubis sur l’ongle, le 15 au matin ; comme la maison qui est au coin du quai, l’église qui est au coin de la rue ne fait pas de crédit aux braves gens qu’elle loge.

Voilà donc encore une série d’immeubles, de propriétés nationales qui appartiennent à l’État ou à la Ville, suivant que l’église est classée monument historique ou non, et qu’on laisse bénévolement dans les mains de l’Église depuis le trop fameux Concordat de 1801. Cela dépasse tout ce que l’imagination peut rêver de plus