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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/141

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LE PARVIS

Où tout pavé frémit sous le choc qui l’effleure,
Rien, rien, ni bruit d’essieux, ni fracas de chevaux ;
Seulement on voyait courir vers les caveaux,
Le char du boulanger qui faisait sa tournée,
Apportait à la mort son horrible fournée. »

Comme ces beaux vers de Barthélémy donnent encore la sensation de la chose vécue, après plus de 60 ans !

Après ces sanglantes journées où tout un peuple s’était levé dans un élan sublime — il devait être bien trompé ensuite, et je dirai comment, en parlant de l’oratoire du Louvre — après la fuite honteuse du roi à Holy-Rood, au fond de l’Écosse, on pouvait espérer que Paris allait enfin respirer et qu’on aurait au moins la pudeur de le laisser pleurer ses morts.

Allons donc, c’était compter sans le clergé de Saint-Germain-l’Auxerrois, qui provoqua une nouvelle bagarre sur la place en 1831, en célébrant avec éclat un service funèbre à la mémoire du duc de Berry.

Aujourd’hui encore, je ne passe pas sans émotion sur cette place, où mes yeux cherchent la trace du sang des nôtres.

Ô peuple de Paris, héros obscur, sublime enfant, pendant des siècles, pour échapper au fanatisme, à la domination des prêtres ou des