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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/145

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L’ÉGLISE SAINT-LEU

de l’avoir laissé dormir tranquillement dans son tombeau. Mais voilà, le commerce des reliques rapporte toujours des gros sous et il faut que la maison, pour être bien achalandée, renferme plus de vieilles carcasses de saints et saintes que l’église du coin du quai !

Je ne sais pourquoi beaucoup d’historiographes ont substitué le nom de sainte Geneviève à celui de la mère du grand Constantin.

Mais tout cela n’est rien à côté du fameux tableau de la Vierge que l’on y voyait encore il y a quelque temps, affirment les vieux du quartier, et que… l’on n’y voit plus.

À ce propos, Larousse, dans son édition de 1873, dit formellement :

« On y voit encore, dans la première chapelle méridionale, un tableau daté de 1772, représentant le crime, la condamnation et le supplice d’un soldat, qui fut brûlé en 1415, pour avoir frappé de son couteau une image de la Vierge placée au coin de la rue aux Ours, près de l’église Saint-Leu. L’image aurait, suivant la tradition, versé du sang en abondance. Pour conserver la mémoire de ce prétendu miracle, on célébrait encore une fête annuelle dans les derniers temps qui ont précédé la Révolution ».