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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/152

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MON BERCEAU

sauvage, sous Louis-Philippe, de murer une partie des tribunes, assez élégantes, qui régnaient tout autour, à la hauteur du premier, au-dessus des colonnades.

Du temps de ses premiers locataires, les Oratoriens, cette église était célèbre, ces braves pères n’étaient pas toujours très évangéliques, ils étaient frondeurs en diable, mais enfin il y avait parmi eux des hommes de valeur, tels que Mascaron, Massillon, Malebranche, Thomassin, qui avaient du moins le mérite d’être les ennemis acharnés des Jésuites.

Disparu à la Révolution en 1792, l’ordre fut reconstitué en 1852, on ne sait trop pourquoi, par une poignée de religieux fantaisistes.

On se souvient encore du bruit que l’un d’eux, mort en 1872, membre de l’Académie française, le père Gratry, fit vers la fin de l’Empire, en tapant avec entrain, fougue et bonne humeur, sur l’infaillibilité du Pape qu’une réunion de vieux bonzes discutaient à Rome, sans rigoler. J’ajouterai que les Oratoriens — seconde manière — ont transporté leurs pénates à Montmartre.

Cette église avait été cédée à titre provisoire, sous Napoléon Ier, au culte protestant, en 1811, et