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préface

m’évanouir pour la troisième fois, et pour de bon, puisqu’il était là pour me recevoir.

Le lendemain du surlendemain — comme notre langue est pauvre puisqu’elle m’oblige à employer ces tournures enfantines — j’eus encore une nouvelle idée ce qui, entre parenthèse, me fit énormément de plaisir, car je pensai que j’étais en train de devenir comme Émile de Girardin et que j’allais avoir une idée par jour.

Au lieu d’écrire toute l’histoire du premier arrondissement, je vais me contenter, prenant mon rôle au sérieux, de n’explorer que les coins les moins connus de l’arrondissement et, de la sorte, je pourrai condenser le fruit de mes recherches en un seul volume, ne renfermant que les faits les plus ignorés.

Cette longue gestation d’un cadre, d’une campagne, d’un plan remonte tantôt à deux ans ; depuis cette époque, vaillamment, sans défaillance, soutenu par le feu sacré qui anime tous les explorateurs de race, jours et nuits, j’ai fouillé en tous sens mon cher premier arrondissement, celui qui m’a vu naître, mon berceau. Et voilà comment on devient explorateur !

Sans vouloir, comme certains voyageurs,