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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/201

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LE PANORAMA

Paris est là, vaporeux à travers les colonnades. Encore un escalier ; sur les marches une vision blanche : c’est Charlotte Corday. Tous les héros immortels et surhumains de la grande époque sont là, Vergniaud, Valazé, Gensonné, Danton, Santerre, tous ceux dans le commerce desquels j’ai été élevé par le souvenir, alors que mon père écrivait son Poème épique des Girondins ; grandes et nobles figures, martyrs de là liberté, qui me font encore pleurer et frémir.

Dans le coin, à gauche, Barra bat sur son tambour le rappel des idées qui vont sanctifier le monde et le rendre meilleur, au nom du droit moderne ; chapeau bas, c’est la glorieuse Révolution de 1789 qui passe !

Le Directoire, les grands généraux, acteurs inconscients d’un lamentable drame de sang : l’orgie après les temps héroïques, Pauline Bonaparte à côté de Talma, Mlle Lange à côté de Hoche et de Masséna, les cabotins et les soudards : passons.

Ici une éclaircie merveilleuse, les Champs-Élysées, avec leurs lointains doux, apparaissant estompés dans la brume dorée du soleil levant.

À droite, sous un dais, l’impératrice Joséphine, la seule douce figure de ce temps, debout, regarde