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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/204

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mon berceau

Théophile Gautier, Mérimée, Cabanel, Offenbach, Murger, et bien d’autres, illustrent ce règne de plaisir qui devait si mal finir ; à gauche le groupe des républicains, Jules Favre, Pelletan, Dorian, sont là pour ponctuer le présent, indiquer l’avenir et répéter : frères, il faut mourir !

La troisième république nous montre deux groupes compacts, ici c’est Thiers, le sinistre vieillard, l’égorgeur de trente-cinq mille Parisiens sans défense au lendemain de la Commune — crime unique dans l’histoire, — là, c’est Gambetta, le grand tribun, entouré des généraux de la défense nationale.

Peu d’hommes de lettres, la patrie en danger a mis un crêpe de deuil au front des muses et les plus doux, comme Henri Regnault, ont déposé le pinceau ou la plume, pour prendre le fusil et tomber en criant : Vive la France !

Parlerons-nous d’hier, d’aujourd’hui, de Meissonier à la barbe onduleuse, qui lutte avec les vieux fleuves endormis du jardin des Tuileries, de Sarah Bernhardt la détraquée, de Sarcey, de Dumas flls, des hommes politiques du jour, de Floquet, d’Yves Guyot, de Rouvier, de ce brave Chevreul qui a fini par être vaincu dans son duel avec le temps ? À quoi bon ? tous ces contempo-