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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/221

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les propriétaires

que le prince l’approuva surtout parce qu’il espérait en retirer d’immenses bénéfices.

D’un autre côté, Vatout et Fontaine disaient : « La forme désagréable, l’irrégularité des habitations qui bordaient le jardin en trois sens, les inconvénients continuels auxquels donnaient lieu les concessions et les privilèges dont chaque propriétaire jouissait, firent naître l’idée d’isoler la promenade et de l’entourer de portiques surmontés de bâtiments dont la décoration et l’ordonnance devaient s’accorder avec celle de la grande façade du palais. »

Les propriétaires faisaient percer des portes et des fenêtres sur le jardin et chaque maison y avait un escalier particulier. Les Mémoires secrets sont explicites à cet égard, à la date de juillet 1775 : « Les concerts et fêtes que donnent alternativement des particuliers demeurant sur le jardin du Palais-Royal attirent beaucoup de monde du voisinage ; » les braves propriétaires s’y livraient à tous leurs ébats et y faisaient même tirer des feux d’artifice, comme Sophie Arnould, en octobre 1773, à l’occasion de la naissance du duc de Valois, qui n’était qu’une fille, comme l’on sait, et qui ne devait pas tarder à être troquée en Italie par son père contre un petit Schiappini, devenu depuis Louis-Philippe Ier.

Saint-Marc lui-même, dans son volume si