Aller au contenu

Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/244

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
239
mon berceau

Naturellement, les malheureux barbouilleurs et le patron de l’établissement, ravis et esbrouffés, la conservèrent avec la vénération due au génie naissant.

Et d’une.

Si j’en crois la seconde, le dit plafond venait bien d’être remis à neuf, mais il était terminé et la fresque représentait un paysage plein de fraîcheur et de charme que le cafetier estimait en raison des pièces de cent sous qu’il lui avait coûté.

Un jour on déjeûnait gaîment, tout le monde était émoustillé par la verve de Carie Vernet et par quelques bonnes bouteilles de Champagne quand, tout à coup, Horace en débouche une maladroitement et crac ! le beau plafond tout battant neuf est maculé par le bouchon profanateur ; là-dessus pleurs, cris, lamentations du propriétaire, qu’Horace calme séance tenante en peignant dans l’azur du ciel une mignonne hirondelle à la place de la trace indécente, laissée par le bouchon mal appris.

Toujours d’après la tradition, le propriétaire passa du désespoir le plus sombre à la plus folle des joies et l’Hirondelle fut pour lui un coup de fortune.

Et de deux.

Enfin la troisième — apocryphe sans nul doute — veut qu’Horace ait simplement payé ainsi un