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mon berceau

LE PREMIER ARRONDISSEMENT

INITIATEUR

les libraires et les éditeurs — cabinets de lecture — les magasins de confections — grande colère des tailleurs — premiers restaurants à prix fixe.

Tous les peuples sont chauvins, c’est entendu ; c’est l’exagération d’une vertu qui devient un défaut et je suis de ceux qui s’élèvent avec énergie contre cette aggravation inutile du légitime et respectable patriotisme — respectable quand il revêt les formes scientifiques et pratiques des temps modernes : autrement ce n’est plus qu’une vantardise enfantine, indigne des habitants de Tarascon eux-mêmes.

C’est ainsi que depuis des siècles, il est convenu que la France est le flambeau du monde — ce qui fut vrai aux grands jours de la Révolution émancipatrice — et que Paris est le lumignon étincelant de ce flambeau.

Je le veux bien et pour rester dans les traditions absolues, non seulement de la légende, mais de la vérité, cette fois, je veux aller plus loin, renchérir sur les lieux communs en circulation, et affirmer hautement que le premier arrondissement est bien le centre, le cœur, l’âme de Paris