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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/342

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mon berceau

Pardon, mais je croyais que les agents de change étaient des officiers ministériels, je croyais qu’ils jouissaient d’un monopole, mais alors s’ils offrent ainsi de la marchandise, comme un épicier ou un camelot, ce ne sont plus des officiers ministériels, ce sont de simples coulissiers.

Vous voyez d’ici la manœuvre, elle est simple, on offre presque toujours des valeurs qui ont été lancées, émises, patronnées par le marché libre et les meilleures valeurs, du fait qu’elles sont offertes, peuvent en éprouver un grave préjudice dans l’esprit du public.

Vous trouvez pêle-mêle le Wharf de Cotonou à 500, les Biscuits Olibet à 850 ; les Eaux de la Bourboule à 530 ; la Production du froid à 620, dans une promiscuité aussi redoutable que préméditée avec l’Obligation Morelli à 9,25 et le Pavage en bois à 3,50.

C’est navrant, c’est désastreux pour les bonnes valeurs qui se trouvent ainsi accolées avec du papier perdu, comme des gens sains avec des pestiférés.

C’est plus, c’est odieux, et si l’on ne connaissait depuis longtemps l’honorabilité légendaire de MM. les agents de change, si l’on ne savait que ceux qui prétendent que les parquets tout entiers de Lyon et de Marseille ont sauté au dernier krach de 1882, sont d’infâmes calomniateurs, si