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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/343

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LES AGENTS DE CHANGE

l’on ne savait que jamais, au grand jamais, aucun agent de change ne s’est permis de toucher à la Bourse pour son compte et d’y jouer, s’il n’était pas de notoriété publique, enfin, qu’ils sont comme la femme de César, on serait peut-être en droit de se demander à quel mobile secret et louche ils obéissent, en étalant ces offres sous la fallacieuse rubrique de renseignements.

Et qu’on ne vienne pas dire que l’offre et la demande existent de même pendant les séances quotidiennes de la Bourse ; là elles sont impersonnelles, inconnues du public et les agents seuls, en vertu du secret professionnel, ont mission d’exécuter les ordres reçus, mais ils n’ont pas mission, ils ne sauraient avoir mission d’étaler ces ordres, de les livrer à la publicité, de les imprimer dans leurs feuilles ; ce serait là, à coup sûr, une interprétation abusive et intolérable du privilège, déjà assez monstrueux par lui-même, qui leur est conservé si malencontreusement.

Puisque MM. les agents de change sont toujours à cheval sur l’article 76 du Code de commerce, puisqu’ils sont si fiers d’être des officiers ministériels, M. le ministre compétent ferait bien, sans doute, de les rappeler à la stricte observance du fameux article 76 précité ; cela les empêcherait de