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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/366

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mon berceau

faire face a tout et de publier tous les dimanches, en dehors de l’annuaire, sous le nom de La Bourse du travail, bulletin officiel des chambres syndicales et groupes corporatifs ouvriers de la ville de Paris, un journal fort bien renseigné et rédigé dans un excellent esprit républicain et socialiste.

Si jamais le conseil municipal de Paris a voté une subvention utile, appelée à relever et encourager l’ouvrier, en lui apprenant à conduire ses affaires lui-même et à se faire respecter, c’est bien celle-là, par exemple !

On espère que lorsque la Bourse sera installée rue du Château-d’Eau, avec ses deux annexes, dont celle de la rue J.-J.-Rousseau, comme je l’ai dit, le conseil municipal voudra bien porter la subvention à quatre-vingt-dix mille francs.

Je le souhaite de tout mon cœur, car c’est là de l’argent bien employé et c’est bien peu de chose en face des fortunes ou des bénéfices scandaleux de certains capitalistes ; il vaut mieux tendre les mains à l’ouvrier que de le forcer à descendre dans la rue quand il crève de faim, grâce au régime protectionniste ; c’est plus fraternel, c’est plus sage et ce serait plus pratique, si les capitalistes étaient capables de voir clair et de comprendre leurs véritables intérêts…