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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/402

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Mon berceau

Là se place tout naturellement une question grave : Est-il bon que l’on accorde aux conseillers municipaux entrepreneurs la faculté de travailler pour le compte de monopoles qu’ils sont appelés eux-mêmes à créer, augmenter et aggraver par leurs votes favorables ? Le point d’interrogation est délicat et je me garderai bien d’y répondre.

Toujours est-il que ledit entrepreneur de travaux publics, bien connu sous le nom d’enfant chéri de l’administration, construisit lesdits édicules pour le compte de la compagnie et, contrairement à tous les usages en vigueur, N’A CONSENTI AUCUNE RÉDUCTION SUR SES MÉMOIRES !

On sait que lorsqu’un entrepreneur travaille pour un particulier, on lui règle son mémoire à 10, 15, 20 % de rabais ; lorsqu’il travaille pour la Ville de Paris, ces rabais vont jusqu’à 50 %, surtout si l’on y trouve un peu de musique, suivant le terme consacré dans la bâtisse.

Là rien de semblable, car l’heureux constructeur a touché intégralement le prix des mémoires qu’il a daigné présenter à la Société anonyme des chalets de nécessité.

Cette dernière, trouvant la note un peu salée, a, pour l’acquitter, porté de cinq à dix centimes, ses