Aller au contenu

Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/401

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
396
les chalets

— Si nous mettions au-dessus de l’entrée la tête du dieu du commerce, de Mercure, disait l’architecte, ça serait suggestif et ça ferait bien, suivant la tradition des enseignes parlantes d’autrefois.

— Une tête en mercure, jamais de la vie, c’est un métal trop cher, f…ichez moi là une tête en fer ou en bois. Le pauvre homme se souvenait peut-être que le maudit métal coûte parfois fort cher à la jeunesse et même à l’âge mûr… on n’est pas parfait. Cet homme importe en grand chez nous la camelote allemande et tue nos industries parisiennes, aussi s’est-on empressé de le décorer au 1er janvier, c’est dans l’ordre ! Et Turpin, le patriote de génie, se meurt dans sa prison ! ô tempora ! ô mores !

Après ce court portrait de l’honorable conseiller municipal qui a de si gros intérêts dans les chalets de nécessité, je reviens à mes moutons, c’est-à-dire à ces derniers. Après les concessions et délibérations favorables du conseil municipal (M. Bassinet, rapporteur), la Compagnie s’est mise dare dare à l’œuvre et, par un hasard évidemment tout à fait fortuit, c’est un gros entrepreneur de bâtiment, également conseiller municipal, qui a été chargé de la construction des nouveaux édicules et M. le rapporteur s’en est, dit-on, montré fort satisfait.