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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/417

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LA BOURSE

carré, devant l’horloge, et que l’on appelait les joncs à pomme d’or sous la Restauration.

La malheureuse avait compté sans les toiles d’araignées, tissées, durcies, métallisées par la poussière depuis 60 ans, elle tomba donc dans ces filets bien moins légendaires que ceux de Saint-Cloud et resta ainsi suspendue sans le moindre mal au-dessus des têtes effarouchées des bons boursiers.

L’histoire ajoute que l’un d’eux, chatouillé par la vue d’un bas provocateur et suggestif au premier chef, lui offrit sa main, son cœur, ses millions et… ah ! non, je me trompe, il y a longtemps qu’il ne pouvait plus ; ils se marièrent, furent heureux et n’eurent point d’enfants, ce qui prouve que le vaudeville est l’envers du drame.

Les salles du premier étage de la Bourse furent longtemps occupées par le Tribunal de commerce de la Seine, c’était navrant, enfin en 1866 on transporta le dit Tribunal dans son logis actuel, boulevard du Palais.

Puis, en 1871, c’est là que l’on installa les bureaux pour la reconstitution des actes de l’état civil, brûlés pendant la guerre.

Aujourd’hui il y a le télégraphe, le téléphone et pour quarante sous vous pouvez causer avec votre ami de Bruxelles : Allo, allo, Léiopold, as-tu déjeuné, savez-vous !