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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/420

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MON BERCEAU

templer ces merveilles, qu’ils arrivent en foule. C’est un cercle qui n’a rien de vicieux, mais qui est inéluctable, et notre devoir, à nous, Parisiens, c’est précisément d’empêcher notre clientèle ordinaire d’en sortir, en laissant dire que Paris est en décadence.

Hélas ! oui, Paris est en décadence, si l’on s’en tient à ces ruines, à ces trous noirs et béants qui sont une honte et qui projettent une ombre si intense sur le tableau lumineux de nos vingt arrondissements ; que si l’on n’y prend garde, ceci va tuer cela dans l’esprit de beaucoup de gens — des envieux surtout et ils sont légion.

Une ville, comme un peuple, comme un commerçant, se meurt, si elle ne grandit plus ; c’est une vérité de tous les temps. Eh bien, ces ruines, c’est la mort, ce n’est plus la vie.

Comment, depuis l’année terrible, la Cour des Comptes est là, branlante, effondrée, lamentable, envahie par une frondaison de forêts vierges et l’on n’a pas encore trouvé une solution, qui était si simple au lendemain du désastre ? C’est à n’y pas croire, d’autant plus que de l’avis de tous les architectes, il y a 20 ans, on aurait pu sauver, conserver, restaurer facilement une partie de ce palais.

Ce statu quo, ce provisoire dans le désastre.