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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/421

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PARIS EN DÉCADENCE

ces cendres depuis longtemps refroidies, élevées à la hauteur d’une institution, cette attente puérile en face de murailles caduques, constituent simplement une honte pour Paris.

On nous parle, depuis tantôt vingt ans, de loterie ratée, de musée des Arts décoratifs, de projets-caméléons et de pourparlers-protées ; qu’on discute, qu’on parle moins et que l’on agisse. Que l’on trouve une solution quelconque, elle sera la bonne ; mais, pour Dieu, qu’on la mette à exécution vite, sans à-coups, demain ; il y va de la dignité de Paris, si nous ne voulons pas rester rangés entre Babylone et Madrid, entre la mort archiséculaire et la mort d’hier.

Que l’on fasse cela, ou si l’on tient absolument à conserver cette forêt vierge en plein Paris, cet anachronisme végétal, qu’on y installe carrément une tribu de peaux-rouges qu’on ira chercher sur les rives du Saint-Laurent.

On fera payer vingt sous le dimanche aux visages pâles pour contempler les copains du colonel Coddy ; ça aura au moins de la couleur locale et la ville de Paris fera de belles recettes !

Et l’Opéra-Comique ? parlons-en : dans le cœur même de Paris, ce trou, cette ombre, cet empla-