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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/55

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LA MAISON DE LA RUE RADZIWILL

C’est au bas que se trouve le passage qui mène entre les rues de Valois et Radziwill, au premier du côté de la première, il est de plein pied du côté de la seconde, et ces doubles entrées de chaque côté, et ces escaliers du rez-de-chaussée sont pleins de mouvement, de vie, de passants et de boutiques ; la concierge a l’air suspendue au-dessus des dernières marches, et les marchands de vins, les fruitiers et un imprimeur vivaient encore dernièrement en bonne intelligence dans ce petit coin historique de la ville de Paris.

Aujourd’hui, la Banque de France possède l’immeuble, elle a prié poliment les locataires de déguerpir au 15 avril de l’année dernière ; elle va démolir cette respectable maison et construire à la place des bureaux annexes pour son personnel.

C’est ainsi que va disparaître une des deux plus hautes maisons de Paris, l’autre se trouve, comme l’on sait, rue Chabanais, dans le deuxième arrondissement, à côté de chez nous.

Encore un mot — bien délicat — sur ce coin si curieux du Paris qui s’en va ; du côté de la rue de Valois, à un étage bas, l’entresol au-dessus du premier, chose unique et vraie pourtant, dans cette maison toute pleine de l’incessante activité des petites industries parisiennes, on pouvait