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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/74

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MON BERCEAU

n’ont plus de mains ; c’est navrant. Allons, messieurs du conseil municipal, c’est à votre porte et si vous n’avez point un habile chirurgien à envoyer à ces jolies filles, envoyez-leur au moins un bon maçon qui leur remettra proprement des phalanges.

On affirme que M. Lozé, le si sympathique préfet de police, l’homme au flair impeccable, exige absolument que tous ses agents, même les simples gardiens de la paix, lorsqu’ils sont nommés, aillent accomplir une neuvaine rigoureuse aux pieds de ces quatre statues qui représentent les quatre vertus nécessaires à cette profession, qui réclame un doigté si délicat ; c’est très bien, un bon point à M. le préfet !

La colonne est surmontée de la statue de la Victoire qui, les ailes déployées, tient dans chaque main une couronne, ce qui doit faire bien plaisir aux pauvres diables anonymes qui ont laissé leur carcasse aux pieds des Pyramides.

Cette statue est en bronze doré, ce qui ne l’empêche pas d’avoir l’air un peu bébête.

À la suite des décrets de 1854 (21 juin et 29 juillet) qui préludaient à l’ouverture du boulevard de Sébastopol et à la transformation du quartier, on résolut de déplacer la fontaine, qui n’était pas dans