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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/75

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LA FONTAINE DU PALMIER

l’axe de la rue Saint-Denis, pas plus que du boulevard de Sébastopol, et de la mettre en face le nouveau Pont-au-Change ; pour ce faire, on l’avança d’environ dix mètres et on l’exhaussa en même temps d’environ 3 à 4 mètres pour la poser au niveau du nouveau boulevard.

Les difficultés étaient énormes, il s’agissait de déplacer un poids de 24,000 kilogrammes et l’on ne pensait pas pouvoir arriver à avoir raison du soubassement, très dur, construit en roche de Bagneux ; cependant la colonne entière fut transportée en vingt minutes sous la direction de M. Ballu, grâce à des appareils, des mouffles et des échafaudages dont la description, pour intéressante qu’elle soit, m’entraînerait trop loin ici.

L’opération eut lieu le 22 avril 1858 et la colonne fut maintenue en l’air tandis que l’on reconstruisait un nouveau soubassement au niveau voulu ; l’opération ne fut terminée que le 1er janvier 1859.

Ces travaux passionnèrent très vivement les Parisiens pendant plus de vingt mois et, chaque jour, les gamins et les rentiers venaient voir si cette pauvre Victoire, ainsi suspendue, n’avait pas mal au cœur.

Il faut dire que cette opération hardie, audacieuse et hasardeuse, n’était pas la première tentée par les architectes parisiens ; bien longtemps