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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/87

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l’archipel

Je ne veux pas refaire ici l’histoire du Pont-Neuf, si connue, si populaire dans l’esprit des Parisiens, parler de la Samaritaine qui était un établissement hydraulique, destiné à alimenter d’eau les gens du quartier, avant d’être la maison de bains célèbre, avec son palmier empanaché de fumée et qui fait la joie des enfants ; ni des maisons bâties sur ses parapets, lors de la fameuse restauration de 1775 et qui lui donnaient un si curieux cachet : nos anciens s’en souviennent encore ; ni de l’émeute de 1648 qui mit tout à coup en pleine lumière le cardinal de Retz, venant haranguer le peuple, avec ses habits pontificaux, au beau milieu du pont et obtenant la délivrance de l’infortuné Pierre Broussel, le père du peuple ; ni de Tabarin et de Gautier-Garguille qui amusèrent tant nos pères, et, en Français malins qu’ils étaient, inventèrent le vaudeville.

À quoi bon ? tout cela est connu, tout cela a été popularisé par l’image, par le théâtre, par la plume de plus de mille écrivains, et je veux plutôt faire un saut en arrière dans ce que fut cette partie si curieuse du premier arrondissement de 500 à 1500, pendant une période de 1000 ans environ.

Quand on cherche, à force de patience, d’étude, de savoir, de divination rétrospective, d’imagina-