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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/88

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Mon berceau

tion et de volonté, à revivre la vie si curieuse de nos ancêtres dans notre bonne ville de Paris, dans la Cité, pendant cette longue et atroce période de barbarie, de fanatisme et de cruauté qui s’appelle le Moyen-Âge, on peut affirmer hautement que l’on est empoigné par un sentiment autre que l’intérêt ou la curiosité, ou même la terreur. C’est tout cela et c’est plus : on est stupéfait.

Sous Saint-Louis, par exemple, il n’y a pas si longtemps que cela relativement, de 1226 à 1270, la Cité, divisée en un certain nombre de quartiers noirs, infects, aux rues tortueuses, innombrables, sordides, étroites, était couverte d’un nombre incalculable — je souligne avec intention — d’églises et de couvents, renfermant des prêtres dépravés, des moines pouilleux et des religieuses perverties.

Mais là, bien entendu, je parle de cette débauche sanguinaire dont on n’a plus d’idée aujourd’hui ; à côté de tous ces frocards des deux sexes, grouillant dans une promiscuité aussi honteuse qu’impossible à décrire, même en latin, les nobles, les gens d’armes, les reîtres, armée de bandits à la solde d’une noblesse plus criminelle encore ; en bas, le peuple crevant de misère et, au milieu de tout cela, la Cour de France !

Mais ce n’est pas tout ; il fallait bien pourvoir