Aller au contenu

Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
86
l’archipel

population parisienne qui, d’ailleurs, ignorait le procédé, je dois le dire.

Aussi, un bon et doux moine, le père Dubreuil, s’empresse d’ajouter, en racontant cette histoire véridique, qui mit toute la Cité en l’air lorsqu’on la connut, que ces pâtés étaient excellents, « d’autant plus que la chair de l’homme est plus délicate à cause de la nourriture ».

C’est exquis, n’est-ce pas, cette assurance du prêtre en question qui a l’air de parler en connaissance de cause ?

Aujourd’hui, le premier arrondissement ne possède plus l’île aux Juifs ou du Passeur aux Vaches, ni l’île de la Gourdaine, ni celle de Buci, ni l’île aux Treilles, ni la Motte aux Papelards.

C’est moins pittoresque, c’est possible, mais la grande Révolution a balayé, assaini et purifié ce coin de terre empoisonné par mille ans de féodalité féroce et de théocratie imbécile, et je trouve que nous devons en avoir une fameuse reconnaissance à nos pères.

Après la guerre, l’ex-jolie petite île du Passeur aux Vaches a vu la foule venir un instant écouter au frais, par les beaux soirs d’été, les chansonnettes du café-concert du Vert-Galant ; puis un skating à roulettes lui a succédé, au moment de