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Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/206

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La lutte contre le froid

Manchons-chaufferettes. — Comme en Chine


L’autre jour, à l’inauguration de la statue de Balzac, pendant que j’étais sous la tente et dans l’attente du ministre, un de mes voisins que je n’avais pas l’honneur de connaître et qui n’était certainement pas de la Société des Gens de Lettres où nous nous connaissons tous, du moins à Paris, se mit à entamer la conversation sur un ton de navrante banalité qui a été si bien « photographiée » par ce brave Eugène Chavette qui était plus observateur qu’il ne voulait bien se l’avouer à lui-même.

— Il fait bien froid.

— Vous l’avez dit.

— Le ministre ne devrait pas se faire attendre.

— Évidemment.

Mais tout cela n’était qu’une fente, une ruse, et je ne tardai pas à m’apercevoir que j’avais le bonheur ou le malheur — on allait voir — de me trouver en face d’un inventeur qui allait bientôt, se moquant de Balzac comme d’une guigne, enfourcher son dada favori.

Or, comme chacun sait, les ruses des inventeurs sont bien supérieures à celles des Apaches ; je ne cherchai donc même pas à fuir et je me mis