Aller au contenu

Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/208

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 181 —

que recueillir et vulgariser les idées vraiment pratiques que j’ai pu trouver à l’étranger.

— C’est le fait d’un bon cœur.

— N’est-ce pas ? Mais je poursuis. Tenez, des peuples aussi pratiques que les Anglais ou les Américains, mais plus ingénieux, ce sont à coup sûr les Chinois et les Japonais. Vous savez qu’il y a des provinces entières, dans ces deux diables d’empires, où il fait très froid en hiver.

— Je l’ai en effet entendu dire par la fille de ma concierge qui est restée sept ans femme de chambre d’un mandarin à Tokio.

— Vous voyez bien. Si je vous en parle, c’est en connaissance de cause, car j’ai voyagé en Extrême-Orient pendant plusieurs années comme placier pour le compte d’une fabrique de choucroute comprimée de Hambourg… Mais j’arrive au sujet qui nous intéresse.

— Tiens, c’est juste.

— En hiver, aussitôt qu’il fait froid, les Chinois sortent leurs sandales ou souliers-chaufferettes. C’est ingénieux et simple comme tout : il y a derrière, à la place du talon, un petit tiroir que l’on ouvre et que l’on remplit de braises incandescentes ; on referme et l’on peut ainsi vaquer à ses affaires en ayant bien chaud aux pieds et quand c’est éteint, dans toutes les maisons où vous allez, on vous offre les deux ou trois petits morceaux de braises rouges. Et puis il y a des marchands de braises pour souliers, au coin des rues, comme chez nous il y a des marchands de