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Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/278

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rieur qui doit tout primer : permettre de lui faire prendre l’air sans l’enrhumer et le rendre malade.

Naturellement je conseille de préférence les perruques blondes parce que chez nous on ne conçoit guère l’enfant à la silhouette floue, au geste imprécis avec des cheveux noirs qui lui donneraient un air trop dur.

À ce propos, j’ai consulté mon ami Muzet qui m’a dit que mon idée était absolument géniale et constituait une trouvaille qui révélait mon grand cœur, épris de solidarité. Merci !

De la sorte on pourra mener les enfants tout jeunes encore, à la promenade, au bois, dans le monde et l’on ne craindra plus rien pour eux et ils ne seront pas cachés et enfouis comme de petits fagots.

Ma boulangère à qui je parlais de mon projet et qui relève précisément de couches, a immédiatement commandé une jolie petite perruque blonde, toute frisée pour son dernier né et elle bat des mains joyeusement à l’avance, en s’écriant :

— Mais il va être gentil à croquer, mon petit « salé », avec sa jolie perruque blonde !

Et elle a raison, la bonne mère, et par quelle aberration n’a-t-on pas pensé à cela plus tôt, quand il était si simple, si logique, si rationnel et si prudent de corriger ainsi la nature en retard chez les nouveau-nés.

Mais voilà il fallait le trouver, c’est comme l’œuf de Christophe Colomb et c’est avec un légi-