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Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/305

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intimité finit par s’établir entre eux, une intimité de bons camarades qui n’inspire pas le dégoût du michet ou bien la terreur du chevalier de l’aquarium.

Si la dame est en fonds, le dimanche matin, elle se fait coiffer chez elle, à domicile, avant d’aller au Bois ou ailleurs, et c’est là où le plus souvent, l’artiste, s’il est un peu débrouillard, reçoit la juste récompense de ses bons et loyaux services. On dira au patron que l’on est resté une demi-heure de plus à table, ce qui paraît toujours invraisemblable dans la jeunesse, et le tour sera joué.

En été, il y a des équipes entières de jeunes artistes en cheveux qui suivent les demi-mondaines aux villes d’eaux célèbres, à Trouville, ou ailleurs, moitié par appât du lucre, moitié par affinités, par habitude et alors les coiffeurs pour dames du quartier Bréda ouvrent des succursales en face de l’Océan perfide comme le cœur d’une jolie femme.

Il y a bien aussi des coiffeurs pour dames du même genre au Quartier Latin, dans les environs de la rue Cujas ou de la rue Monge, par exemple, mais alors comme le fameux Bibi, c’est beaucoup plus purée et, par respect pour mes lecteurs, je ne veux pas m’attarder à leur inutile description.

Non, c’est par une belle après-midi de printemps, avant dîner qu’il faut aller contempler une de ces jolies boutiques de coiffeurs pour dames