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Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/395

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la sortie, rapporte encore de 10 à 12 francs ainsi subtilisés avec une rare élégance à la bonne ville de Paris.

Je me suis même laissé dire qu’en dehors des syndicats de fraudeurs, il y avait des grands seigneurs, des gens appartenant à l’armorial de France, de nobles étrangers et des rastaquouères qui ne dédaignaient pas de se livrer à ce petit trafic, pour leur bénéfice personnel, très amusés par ce sport d’un nouveau genre, aussi lucratif que facile à faire, car personne dans l’administration n’a jamais eu assez de flair pour seulement se douter que là était la cause véritable de la diminution des droits d’entrée sur les pétroles à Paris.

Et dire qu’il y avait des êtres naïfs qui, lancés sur de fausses pistes intentionnellement, accusaient de ce déchet l’électricité, l’alcool, l’acétylène et même le gaz d’eau ! pauvres gens !

Ah ! auto, cher auto, voilà bien de tes coups d’auto-crate… révolutionnaire !

Pour moi j’en suis enchanté, car je suis convaincu que c’est ce petit métier aussi malpropre que lucratif, aussi malhonnête que rémunérateur, qui va provoquer, à bref délai, la suppression de tous les octrois.

Mais en attendant, comme il faut bien que Paris, ma bonne et chère ville natale, ait le temps de se retourner pour se garer du terrible dommage que lui causent les chauffeurs indélicats, je demande simplement au Conseil municipal de me