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Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/396

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nommer inspecteur des caisses d’automobiles à leur sortie et à leur entrée dans Paris ; avec les numéros, ça sera facile et l’on arrivera à imposer dans les deux sens une moyenne de pétrole qu’il sera interdit de dépasser, c’est simple et ce n’est qu’un règlement à établir.

Je ne suis pas pour la création de nouveaux fonctionnaires. Mais, allez, marchez, comme disent les Normands, ça ne sera pas une sinécure et, aussi cher que je sois payé, j’ai la certitude que je gagnerai largement mon argent et que je ne tarderai pas à faire rentrer des millions dans les caisses de la Ville, en coupant court à la fraude, certainement la plus vaste, la plus ingénieuse et fructueuse, la plus commencement de siècle que l’on ait jamais vue !

Allons, crie le chauffeur roublard, qui veut monter dans mon auto, il y a dix francs à gagner !

Je te crois, c’est ce qu’il demande, mais il y a les dix autres dont il ne parle pas. C’est toujours ce que l’on voit et ne voit pas, en économie politique.

Comme à Sparte, j’aurais presque envie de récompenser l’ingéniosité et l’heureuse imagination de ces chauffeurs-fraudeurs dont les combinaisons confinent au génie !