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Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/487

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Ceci dit, je demande la permission d’entretenir mes lecteurs d’une petite affaire personnelle qui me tourmente beaucoup en ce moment.

On sait qu’à Paris nous payons tous des taxes fort lourdes à la Ville pour l’enlèvement de nos ordures ménagères tous les matins, grâce aux Poubelles.

M. de Rambuteau avait déjà donné son nom à une colonne indispensable, ce qui prouve que nos préfets ont toujours aimé à s’occuper de questions de détritus et d’ordures, ce qui est fort intéressant dans une grande ville.

Mais voilà que M. le Préfet de police ou le service de la voirie, je ne sais pas au juste, viennent d’inventer une chinoiserie aussi monumentale qu’injuste et que je vous donnerais bien en mille à deviner : désormais on enlève les ordures ménagères, mais pas les ordures de commerce et d’industrie.

Que l’on fasse cette distinction pour de grandes usines, je le comprends, mais l’administration, féroce et bête comme toutes les administrations, prétend le faire avec les fruitiers, épiciers, bouchers, boulangers, etc. Ainsi chez un épicier on se refuse à enlever des épluchures de salade, comme si un épicier ne pouvait pas manger de salade, tout comme les filles de ce bon Nadard !

Un certain nombre de commerçants ont résolu de laisser leurs ordures sur place et ils ont bien