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Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/506

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— Quelles affaires ?

— Vous allez voir. Je cours en été, les grandes villes d’eaux, je me lie avec tous les gens chics, je tâche de savoir pour combien de temps ils sont absents de Paris, s’ils ont de l’argent, des titres au porteur et des bijoux chez eux, où cela se trouve, et je préviens mes amis de Paris ou d’ailleurs des coups à faire. Autrement dit, je suis l’agent indicateur du Syndicat secret des cambrioleurs d’hôtels de Paris.

— Et ça vous rapporte beaucoup ?

— Je ne suis pas mécontent. J’ai pu mettre mes filles au couvent et mon fils au collège, et ça me rapporte, tout compris, une quarantaine de mille francs par an.

— Mais savez-vous que vous êtes un simple bandit, et que j’ai bien envie de vous faire arrêter.

— J’ai votre parole. J’ai choisi l’une des trois alternatives que vous m’avez proposées vous-mêmes.

— C’est vrai.

— Et puis, soyez juste, avouez que je vous ai initié à ce métier que vous ignoriez et que vous avez oublié dans votre volume sur les Industries nationales et enfin reconnaissez que j’ai bien documenté le romancier ! Maintenant permettez-moi de prendre congé de vous et soyez tranquille. Grâce à moi, votre appartement ne sera jamais cambriolé,.