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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/144

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jusqu’au soir. C’est un moment délicieux en Italie que le coucher de ce soleil impitoyable qui se précipite dans l’abîme, afin de retourner plus vite à l’orient. On passe du jour à la nuit par une transition brusque, et le ciel enflammé s’éteint tout à coup, en promettant pour le lendemain une journée pareille à celle qui vient de finir. L’Angélus sonnait à toutes les églises quand notre convoi s’arrêta sur la place de Civita-Castellana, petite ville qui croit être l’ancienne Veïa.


Fuyez chez les Veïens où notre sort nous guide ;

ainsi disait Michelot à Talma, en lisant le billet de Rutile, pour amener le fameux qu’en dis-tu ? de Manlius. Il ne fallait pas moins que Talma pour donner tant de prix à l’effet un peu puéril du son de voix concentré, des bras en croix et des sourcils circonflexes. En supposant que Civita-Castellana soit bien Veïa, ce qui est contestable, Manlius y eût fait mauvaise chère, et dormi sur un lit affreux. En revanche, il eût passé, comme M. V… et moi,