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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/145

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deux heures agréables à se promener sur la place, où des troupes de jeunes filles viennent sans cesse puiser de l’eau à la fontaine. Cette occupation est sans doute une coquetterie raffinée de la part des jolies Veïennes. Toutes les femmes circulent dans la ville avec un vase élégant qu’elles portent sur la tête en manière d’ornement. Une main soutient le vase, l’autre est posée avec grâce sur la hanche. Devant la fontaine, on prend mille attitudes nonchalantes, on s’assied sur la margelle, on s’appuie sur l’épaule de sa voisine pour causer, on ferme à demi ses grands yeux noirs, et la preuve que tout cela n’est qu’un manège, c’est qu’on ne paraît pas faire un grand usage de l’eau pour sa toilette.

Ne voyagez pas à petites journées en Italie sans un lit portatif composé d’un sac de toile à votre mesure, avec un masque en gaze, le tout hermétiquement fermé ; sans cela vous ne dormirez jamais. À peine étais-je blotti dans mon rempart à coulisses, qu’un nuage de zanzares affamés s’abattit sur le sac de toile