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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/154

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de vos seigneuries… je garderai celle-ci…

Elle se mit à sourire en ajoutant :

— Parce que c’est la plus petite.

Nos adieux étant terminés, la boutique venait de se refermer derrière nous, quand la jeune fille ouvrit sa lucarne et nous cria :

— Signori, que la madone vous protège ! Je dirai ce soir pour vous la prière des voyageurs.

Pendant toute la journée, M. V… ne fit que parler de la jolie marchande, et trois mois après, dans les rues de Venise, il me prenait encore le bras en répétant le dunque dont l’accent de bonheur et de reconnaissance l’avait frappé profondément. Sans doute le charme de l’innocence a ses racines algébriques et correspond à certaines chiffres dans le cœur d’un mathématicien.

Par suite des conversations avec les marchandes et des suppléments de sommeil, nous arrivâmes fort tard à Foligno, ville riche et bien construite qui paraît se piquer de soutenir son antique réputation. Horace a vanté