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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/153

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sourires, et nous demanda notre pratique en disant au revoir.

— Hélas ! ma chère enfant, lui répondis-je, nous ne vous reverrons probablement jamais. Nous sommes arrivés ce matin, et nous coucherons ce soir à Foligno ; mais nous voulons vous laisser un souvenir d’amitié avant de retourner dans la froide France.

Nous avions dans nos poches de la monnaie de Naples : c’était une manière d’offrir de l’argent à cette pauvre fille sans l’humilier. Elle accepta plusieurs pièces sans se faire prier le moins du monde, et dans l’étonnement que lui causait notre cadeau, elle posait un doigt sur sa poitrine, et s’écriait :

Dunque, tout cela est bien pour moi ? C’est de l’argent ? de la monnaie de Naples ? Dieu saint ! en voilà beaucoup ! Combien vaut cette pièce ? et celle-là ? Il y en a au moins pour un demi-écu. Je saurai bien les changer…

Puis elle s’arrêta pour réfléchir :

Cependant, reprit-elle, j’en conserverai une le plus long temps que je pourrai. En souvenir