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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/157

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lui faisait tant de plaisir qu’il en oubliait la petite marchande de Spoleto.

Nous arrivâmes le soir, par un coucher de soleil magnifique, au bord du lac de Trasimène. Napoléon disait à Sainte-Hélène qu’Annibal avait dû tressaillir de joie en voyant pour la troisième fois l’armée romaine se ranger en bataille d’une manière défectueuse. Une loi ridicule prescrivait d’avance au général l’ordre des troupes. Il fallait trois lignes de bataille échelonnées à égales distances. Le consul, surveillé par une foule de sénateurs orgueilleux et tracassiers, eût risqué sa tête à vouloir changer la routine. Annibal, campé sur la hauteur, présenta un front étendu qui déborda l’armée ennemie sur les deux ailes. Flaminius résolu à vaincre ou à mourir, avait appuyé ses troupes sur le lac ; il y mourut honorablement. Selon toute apparence, une légion romaine battit en retraite jusqu’au village de Passignano, et vendit chèrement sa vie ; mais arrivée à un défilé, elle fut exterminée. On retrouve encore des traces de cette der-