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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/158

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nière résistance à une lieue du centre de la bataille.

— Quel dommage, disait M. V…, qu’Annibal ait dépensé tant de génie sans résultat, et qu’il se soit endormi à Capoue ! J’enrage en pensant qu’il était à deux pas de Rome, et qu’il n’a point su y pénétrer.

— Modérez-vous, répondis-je. Puisqu’il eût suffi d’allonger un peu le nez de Cléopâtre pour changer la face du monde, introduire Annibal dans Rome serait bien une autre affaire ; aucun de nous ne jouirait de ce beau ciel, et Dieu sait où en serait la France ! Admirons le héros carthaginois tant qu’il vous plaira ; accordons une larme à ses malheurs ; mais laissons Scipion le battre à Zama ; il y va de votre vie et de la mienne.

Le lac de Trasimène, qui a plus de quarante-cinq milles de circonférence, est entouré de bouquets d’arbres et de villages charmants. Il contient trois îles ; l’une est habitée par des religieux qui ont su choisir la retraite la plus tranquille et la plus belle du monde, une autre